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Patients et soignants, sur le devant de la scène

le 08/08/2019

Le 4 juillet dernier, patients, infirmières et comédiens sont montés sur scène pour leur nouveau spectacle, intitulé Antipodes Cosmiques, ou l’épopée fantastique des Vermeer’s en quête de couleur. Une initiative qui avait déjà eu lieu l’année dernière, et qui s’était muée en véritable aventure humaine.

Dans la lignée des derniers chantiers de la création “Atelier Théâtre Hôpital de Jour”, la troupe éphémère de la Compagnie Masque en Scène "Des uns, des si", a foulé le plancher du Théâtre de la Grille Verte pour interpréter "Antipodes Cosmiques, ou l'Épopée Fantastique des Vermeer’s en quête de couleurs", une création de l’Hôpital de jour - Clinique Saint-Victor, à Saint-Victor-sur-Loire. Le pitch ? “Les Vermeer’s sont des êtres en quête d’évolution, explique Pascale Robelin, infirmière coordinatrice de l’Hôpital de jour de l’établissement du groupe Ramsay Générale de Santé. Dans la pièce, ils partent en voyage initiatique à la recherche des couleurs. Au cours de leurs aventures, des rencontres changeront leur regard sur le monde. Ils en reviendront transformés.” Ici, le travail autour du masque, du jeu, du mime, permet de délivrer une histoire universelle, qui peut toucher au plus intime de chacun.

Cette initiative est la suite logique des deux premières représentations de la compagnie, qui avait eu lieu l’année dernière, au Théâtre Libre.

Flashback. L’idée d’un atelier théâtre a d’abord germé dans la tête de Denis Bouley, médecin psychiatre coordinateur du centre de jour, et n’aurait pas pu voir le jour sans l’équipe et le soutien de la direction pour le budget. Et c’est ainsi que pendant 10 mois, à raison de trois heures hebdomadaires, l’Hôpital de jour Saint-Victor s’est transformé en scène et a vu naître la belle collaboration entre les 9 patients, les 2 infirmières (Lysiane Bonnissol et Sandra Matias) et le comédien Laurent Chouteau
"La création a été entièrement réalisée par les comédiens amateurs montés sur scène. Ils ont travaillé leur voix, se sont échauffés. Ils ont répété, ont dû surmonter leur trac, leur timidité, faire taire la petite voix qui leur intimait de renoncer…”, raconte Pascale Robelin, responsable du centre de jour. "La barre est un peu haute", m’a dit l’une d’elle. Il est vrai que nous souhaitions entendre leurs voix. L’année précédente ils avaient uniquement mimé les scènes, à base de musiques et de bruitages.” La trouille, pour reprendre leurs mots. Ou encore : "On n’est pas des pros, dites-le bien au public !" et "On avait tous envie de lâcher". Pourtant, sur scène ils étaient tous là.
Pour constituer le groupe, ils ont dû prendre conscience du lien d’interdépendance et de solidarité qui les unissait les uns aux autres, et dont dépendait la pièce. Une solide histoire d’amitié en est née, entre confection des masques, couture des costumes et autres improvisations de textes. Des répliques qui convoquent un patchwork de contes de notre enfance. Les 3 Petits Cochons, Alice au Pays des Merveilles, etc. qui a vu le jour deux soirs de suite sur la scène du Théâtre Libre, à Saint-Etienne, grâce à son directeur Maurice Galland.

Photo de la représentation     Photo de la représentation     Photo de la représentation

Un tricotage de textes, un jeu personnel, un masque qui tombe… le temps pour les patients de se libérer, de se révéler, et de donner envie d’aller voir… derrière le masque.

L’entrée était gratuite et la représentation suivie d’un pot offert. Ce temps a aussi été l’occasion d’échanger avec les comédiens amateurs et professionnels et de partager les retours et impressions.